Silice cristalline

Silice cristalline : un risque majeur pour la santé des travailleurs

La silice cristalline, présente dans de nombreuses industries manufacturières et de construction, représente un danger significatif pour la santé des travailleurs. L’inhalation de poussières de silice cristalline peut entraîner des maladies graves et invalidantes, telles que la silicose et des cancers pulmonaires. Il est donc essentiel de réduire au maximum l’exposition professionnelle à ce minéral.

Qu’est-ce que la silice cristalline ?

La silice existe sous différentes formes : cristalline, amorphe et combinée (silicates). Les principales variétés cristallines sont le quartz, la cristobalite et la tridymite. On trouve la silice cristalline, notamment le quartz, dans de nombreuses roches (grès, granite, sable) et produits de construction (bétons, mortiers, enduits de façade).

Où trouve-t-on de la silice cristalline ?

La silice cristalline est utilisée dans divers secteurs :

  • Industries : fabrication du verre, fonderie, verrerie, cristallerie, bijouterie, céramique, porcelaine, briques, tuiles.
  • Activités : extraction de granulats et minéraux industriels, taille de la pierre, fabrication de prothèses dentaires.
  • Bâtiment et travaux publics : construction, réfection, démolition de fours industriels.

Environ 358 000 salariés en France seraient exposés à la silice sous ses différentes formes (Enquête Sumer 2017).

Effets sur la santé : un danger aux conséquences graves

L’inhalation de poussières de silice cristalline, en particulier les particules fines qui atteignent les alvéoles pulmonaires, peut provoquer :

  • Irritation des yeux et des voies respiratoires.
  • Bronchites chroniques.
  • Silicose : une fibrose pulmonaire irréversible, grave et invalidante, qui peut évoluer même après l’arrêt de l’exposition et entraîner une insuffisance respiratoire chronique, voire cardiaque. Des complications comme des surinfections, un pneumothorax ou un cancer broncho-pulmonaire peuvent survenir.
  • Cancers pulmonaires : la silice cristalline (quartz et cristobalite) est classée comme cancérogène pour l’homme par le CIRC.

Silices amorphes : un risque moindre, mais à surveiller

Les silices amorphes, souvent d’origine synthétique, sont utilisées dans l’agroalimentaire, le textile, les cosmétiques, etc. Leur toxicité est généralement faible, sauf pour la terre de diatomée qui peut contenir de la silice cristalline. De plus, certains procédés industriels peuvent transformer la silice amorphe en silice cristalline (cristobalite), augmentant ainsi le risque.

Prévention : une priorité absolue

La prévention des risques liés à la silice cristalline repose sur une évaluation rigoureuse des risques et la mise en place de mesures de protection adaptées :

  • Évaluation des risques : identifier les matériaux, produits et procédés susceptibles d’émettre des poussières de silice cristalline, puis évaluer les niveaux d’exposition des travailleurs.
  • Substitution : remplacer la silice cristalline ou les procédés qui en génèrent par des alternatives moins dangereuses.
  • Mesures techniques :
    • Utiliser des systèmes clos et étanches pour les opérations à risque.
    • Adopter des méthodes de travail qui ne génèrent pas ou peu de poussières (travail à l’humide).
    • Équiper les postes de travail de dispositifs de captage des poussières à la source.
    • Effectuer les travaux exposant aux poussières de silice dans des locaux séparés et ventilés.
    • Vérifier régulièrement le fonctionnement des dispositifs de ventilation.
    • Équipements de protection individuelle (EPI) : fournir aux travailleurs des appareils de protection respiratoire adaptés, des combinaisons à capuche, et des lunettes de protection.
    • Surveillance de l’exposition : contrôler régulièrement l’empoussièrement de l’atmosphère de travail et mettre en place un suivi individuel renforcé de l’état de santé des salariés exposés.
    • Hygiène : assurer le nettoyage régulier des lieux de travail et la mise en œuvre de mesures d’hygiène (vêtements de travail séparés, etc.).
    • Formation et information : former et informer le personnel sur les risques et les mesures de prévention.

Réglementation : un cadre juridique à respecter

La réglementation impose des valeurs limites d’exposition professionnelle contraignantes pour le quartz (0,1 mg/m³) et la cristobalite/tridymite (0,05 mg/m³). Le contrôle du respect de ces valeurs est assuré par des organismes accrédités. Des mesures spécifiques sont prévues pour les opérations de décapage, dessablage et dépolissage au jet. L’exposition à la silice cristalline est interdite aux jeunes travailleurs de moins de 18 ans (sauf dérogations).

Conclusion

La silice cristalline présente un risque majeur pour la santé des travailleurs. La prévention de ce risque passe par une évaluation rigoureuse, la mise en place de mesures techniques et organisationnelles adaptées, l’utilisation d’EPI appropriés, et une information-formation complète des travailleurs. Le respect de la réglementation est essentiel pour assurer la protection des travailleurs exposés à ce danger.

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